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Causes de la narcolepsie : facteurs psychiques et émotionnels

La narcolepsie a le plus souvent été associée à l’existence de facteurs psychiques ou émotionnels sous-jacents, à la fois dans le déclenchement de la maladie, mais aussi dans la survenue d’un de ses symptômes majeurs, la cataplexie.

 

Narcolepsie et causes psychiques ou émotionnelles

Le syndrome narcolepsie-cataplexie peut se manifester de manière assez spectaculaire. 

Un important travail de recherche a conduit les cliniciens à effectuer des anamnèses complètes, en posant beaucoup de questions aux patients malades.

Comme le rappelle un article de C. Orellana et coll. de 1994 (Life events in the year preceding the onset of narcolepsy), c’est ainsi qu’on a mis en évidence la fréquence de chocs émotionnels dans l’année précédant l’apparition des symptômes(1).

On a donc affirmé qu’un contexte environnemental stressant pouvait être un facteur déclenchant de la narcolepsie, ou au minimum un facteur de risques.

Mais ces situations émotionnelles sont si fréquentes qu’elles n’ont peut-être rien de spécifique, car on les retrouve chez beaucoup d’entre-nous : ont-elles donc une signification étiologique ?

L’une des explications pourrait être que le stress est connu pour interférer avec les réactions inflammatoires et immunitaires, deux mécanismes dont on suppose qu’ils jouent un rôle dans l’apparition de la narcolepsie. Parmi les hypothèses, ce dérèglement pourrait aboutir à une destruction anormale des neurones à hypocrétine.

Cataplexie et causes psychiques ou émotionnelles

Même si elle n’est pas constante, la cataplexie est connue comme l’un des symptômes majeurs de la narcolepsie, avec un individu qui s’effondre brutalement sans perdre sa vigilance dans ses formes les plus avancées.

Cette baisse totale de tonus musculaire est typiquement déclenchée par une émotion au sens large, que ce soit la surprise, la joie, le rire ou la colère. Ce n’est pas systématique mais c’est très fréquent, à tel point que le traitement de la narcolepsie par psychothérapie conseille un travail sur les émotions. 

Comme le rappelle une synthèse publiée en 1988 par J. Montplaisir et coll. (La narcolepsie : un modèle d ‘étiologie multifactorielle), la cataplexie est déclenchée par les émotions (2).

Par ailleurs et comme le souligne un article de S. Schwartz et coll. de 2008 (Abnormal activity in hypothalamus and amygdala during humour processing in human narcolepsy with cataplexy), les sujets atteints de narcolepsie présentent une activation sensible de l’amygdale et du “cerveau émotionnel” (3). Il y a donc un lien certain entre les émotions et les symptômes de la narcolepsie.

Il est d’ailleurs intéressant de se rappeler que la cataplexie est vue comme la survenue brutale d’une phase de sommeil paradoxal en phase d’éveil.

Or le sommeil paradoxal ou sommeil REM (rapid eye movement) voit naturellement une activité accrue de l’amygdale cérébrale, car c’est le moment de la nuit où l’on intègre psychiquement les émotions de la journée à travers les rêves.

Bibliographie:

  1. Orellana, C., et al. « Life Events in the Year Preceding the Onset of Narcolepsy ». Sleep, vol. 17, no suppl_8, décembre 1994, p. S50‑53. DOI.org (Crossref), https://doi.org/10.1093/sleep/17.suppl_8.S50
  2. Montplaisir, J ; Poirier, G ; Godbout, R ; Marinier, R, La narcolepsie : un modèle d’étiologie multifactorielle, Med Sci (Paris), 1988, Vol. 4, N° 4; p.239-244
  3. Schwartz, S., et al. « Abnormal Activity in Hypothalamus and Amygdala during Humour Processing in Human Narcolepsy with Cataplexy ». Brain, vol. 131, no 2, février 2008.