Risque au volant : les effets des troubles du sommeil | Info Somnolence

Quels sont les effets du sommeil sur le risque au volant ?

Depuis des années, la Sécurité Routière insiste sur les principaux facteurs de risques identifiés en accidentologie : la vitesse, l’alcool et la fatigue au volant, induite notamment par les troubles du sommeil.

Selon le président du Conseil scientifique de l’Institut National du Sommeil et de la Vigilance (INSV), le risque d’avoir un accident est multiplié par 3 à 4 dans la demi-heure qui suit l’apparition des premiers signes de somnolence (1).

Bien connaître les risques liés au sommeil et savoir reconnaître ces premiers signes de somnolence sont donc essentiels pour une conduite plus sûre, pour soi, pour ses proches et pour toute la société.

Comment le sommeil agit sur le risque au volant ?

Une baisse de sommeil est dangereuse via différents mécanismes:

Baisse de vigilance

La somnolence diurne se manifeste par la difficulté à garder sa vigilance, avec une lutte permanente pour ne pas s’endormir.

C’est une manifestation fréquente dans les maladies du sommeil, comme l’apnée obstructive, les hypersomnies ou même les parasomnies.

Ce combat contre l’endormissement amène le conducteur à mobiliser ses dernières ressources, dites capacité de réserve.

Elles n’empêchent toutefois pas les micro-fermetures des paupières, avec le risque de micro-sommeil d’une à quatre secondes, qui peuvent suffire à perdre le contrôle d’un véhicule. C’est tout particulièrement vrai sur autoroute, où la grande vitesse fait que la distance parcourue sur une micro-fermeture des paupières est conséquente.

Baisse des réflexes

Conduire est une activité durant laquelle nos sens et nos réflexes sont en alerte. Quand la vigilance est élevée, le mental et le physique sont prêts à réagir pour faire face à n’importe quelle situation externe ou interne.

Mais la mobilisation des capacités de réserve va faire que le cerveau va se concentrer sur une tâche, lutter contre la fatigue et ne pas s’endormir, au détriment de l’autre, les réactions réflexes.

Cette diminution des réflexes est ainsi une des grandes causes d’accident au volant lors de sommeil insuffisant.

Comment diminuer le risque au volant ?

Pour prévenir ces risques, l’idéal est de préparer un bon sommeil avant tout long trajet. Ce n’est toutefois pas suffisant, car même en se couchant tôt, un bon sommeil récupérateur n’est pas garanti. Il faut donc rester vigilant durant tout le trajet.

Certaines professions à risques, ou certaines pathologies comme la narcolepsie, imposent aussi de passer un diagnostic et tests du sommeil.

Connaître les signes d’alerte

Tout conducteur doit parfaitement reconnaître rapidement les signes d’alerte qui traduisent un début de somnolence et le besoin de s’arrêter.

Le tout premier est la multiplication des bâillements.

En parallèle, le conducteur ressent la nécessité de se masser le visage avec les mains ou de bouger, comme s’il était engourdi. Il sent ses yeux picoter et ses paupières s’alourdir. Dans les cas les plus avancés, il peut avoir comme des micro-absences, une sensation de bruits assourdis ou de très légers flous visuels.

Tous ces signes doivent imposer un arrêt immédiat et une micro-sieste de 15 minutes.

Lutter contre la somnolence au volant

En dehors des signes d’alerte, un bon conducteur doit aussi prendre des mesures préventives :

  • pauses de 15 minutes au maximum toutes les deux heures ;
  • repas légers sans matières grasses ;
  • habitacle aéré et non surchauffé ;
  • empêcher toute routine, en changeant de radio, de playlist, en discutant avec son passager ;
  • éviter si possible les moments naturels de somnolence accrue, après les repas ou la période correspondant habituellement au sommeil profond (2h-5h du matin) ;
  • être attentif aux médicaments qui abaissent la vigilance et ne pas prendre de somnifère avant la prise du volant.

Bibliographie:

  1. La fatigue et la conduite. (s. d.). Sécurité Routière. https://www.securite-routiere.gouv.fr/dangers-de-la-route/la-fatigue-et-la-conduite