Troubles du sommeil

Ces dernières années, de nombreux travaux ont porté sur la physiologie du sommeil, afin de mieux en comprendre les troubles.

Le sommeil s’organise par cycles qui comprennent deux phases (1): 

• la phase NREM pour Non rapid eye movement (pas de mouvements oculaires rapides) : ce sommeil lent représente environ 3/4 du temps total de sommeil chez l’adulte, avec une baisse de la fréquence cardiaque et de la température corporelle. Ce sommeil comprend trois stades (N1 à N3) selon la profondeur du sommeil, avec des tracés d’électro-encéphalogramme différents. Le N3 est le sommeil profond de qualité. Ces phases sont interrompues par de très courtes périodes d’éveil (stade W).
• la phase REM pour Rapid eye movement (mouvements oculaires rapides), caractérisée par une activité rapide de bas voltage sur l’EEG (électroencéphalogramme) et par une disparition du tonus musculaire postural. C’est le sommeil paradoxal durant lequel des rêves peuvent avoir lieu.

Les troubles du sommeil peuvent ainsi toucher la durée des cycles, leur proportion ou encore leur répartition.

Si les troubles du sommeil peuvent avoir des causes très nombreuses, comme le stress ou des dysfonctionnements hormonaux, un élément important vient fréquemment augmenter la prévalence : l’âge.

Dans ce cas, il s’agit le plus souvent de difficultés à l’endormissement, accompagnées d’un sommeil plus léger.

La baisse d’activité physique et une moindre exposition à la lumière du jour peuvent aussi perturber les mécanismes de contrôle, comme la sécrétion de mélatonine.

Il convient de distinguer les troubles quantitatifs (qui concernent la durée du sommeil), des troubles qualitatifs (qui touchent la qualité du sommeil).

En pratique, certains peuvent cohabiter chez le même individu.

L’insomnie est le trouble du sommeil le plus fréquent, puisqu’il touche de manière occasionnelle au moins un adulte sur deux.

Différents types d’insomnie peuvent être distingués, comme l’insomnie d’ajustement (induite par un stress émotionnel), l‘insomnie psychophysiologique (induite par un stress chronique de type trouble anxieux), l’insomnie physique (induite par un état douloureux  par exemple) ou encore le syndrome de dette de sommeil (sommeil insuffisant).

Cette insomnie peut être renforcée par des troubles du rythme circadien.

D’où l’importance de mener un interrogatoire précis et ciblé.

L’hypersomnie est un trouble du sommeil caractérisé par un besoin excessif de sommeil. L’hypersomnie peut faire suite à une apnée du sommeil, une pathologie infectieuse ou encore une maladie chronique.

Lorsque l’origine d’une hypersomnie est plus complexe voire non identifiée, on parle alors d’hypersomnie primaire, la plus fréquente étant la narcolepsie.

• Les parasomnies sont des troubles du sommeil fréquents chez l’enfant, caractérisés par des comportements indésirables survenant lors de l’endormissement, lors du réveil ou même pendant le sommeil. Les comportements indésirables les plus souvent rencontrés sont les troubles du sommeil liés aux mouvements, comme le syndrome des jambes sans repos.
• L’apnée du sommeil est un trouble de la ventilation nocturne, caractérisé par des pauses inspiratoires anormalement longues. Son origine peut être centrale ou périphérique, avec dans ce dernier cas une occlusion partielle ou totale des voies respiratoires hautes. On parle alors de SAHOS pour Syndrome d’apnées-hypopnées obstructives du sommeil. Sa prévalence augmente avec l’âge, le surpoids et est plus fréquemment rencontrée chez une patientèle masculine. L’apnée du sommeil peut passer inaperçue la nuit et s’accompagner la journée de somnolence diurne excessive.

La chronicité des troubles du sommeil expose à un retentissement potentiellement sévère.

La connaissance de certains symptômes peut motiver une consultation précoce et ainsi une meilleure prise en charge.

L’insomnie est un trouble fréquent et souvent multifactoriel. En fonction de sa sévérité et des comorbidités associées, les répercussions diurnes de l’insomnie peuvent être lourdes. Réel enjeu de santé publique, l’insomnie impose un interrogatoire minutieux et une prise en charge globale.

L’hypersomnie est un trouble caractérisé par un besoin excessif de sommeil entraînant une somnolence diurne excessive (SDE). Cette dernière va causer une perturbation majeure du quotidien. Différentes étiologies peuvent en être à l’origine. Un interrogatoire ciblé ainsi que des examens complémentaires permettent de différencier entre une hypersomnie primaire et secondaire (2).

La parasomnie correspond à des anomalies comportementales survenant au cours du sommeil. Il peut s’agir de somnambulisme, de terreurs nocturnes ou encore de paralysies de sommeil. Si les parasomnies sont pour la plupart des manifestations sans conséquences, certaines peuvent être sévères et imposer une attention particulière.

Le syndrome d’apnée hypopnée obstructive du sommeil (SAHOS) est un trouble respiratoire qui se produit au cours du sommeil et qui impacte le fonctionnement diurne du patient. En fonction de la sévérité de la pathologie, différentes complications cardio-vasculaires peuvent survenir au cours de son évolution.

Bibliographie

1. « Sommeil ⋅ Inserm, La science pour la santé ». Inserm, https://www.inserm.fr/dossier/sommeil/. Consulté le 30 décembre 2022.
2. Senninger, F. (2012). Troubles Du Rythme Du Sommeil. In Abord Clinique des Troubles du Sommeil (pp. 75-80). Springer, Paris.