Polygraphie : étude de l'apnée du sommeil | Info Somnolence

Exploration de l’apnée du sommeil ou SAHOS : la polygraphie

L’exploration des troubles du sommeil peut s’avérer complexe. L’un des tests les plus complets reste la polysomnographie.
La polygraphie est une méthode plus légère, qui va enregistrer durant le sommeil quelques paramètres simplifiés, essentiellement centrés sur la respiration et l’existence ou pas de pauses inspiratoires, typiques du syndrome d’apnée hypopnée obstructive du sommeil ou SAHOS. Cet examen de polygraphie respiratoire peut se faire à domicile ou en milieu hospitalier.

La polygraphie respiratoire : c’est quoi ?

La polygraphie respiratoire vise à enregistrer principalement les paramètres de la respiration et de la saturation du sang en oxygène. 

Cet examen peut comprendre, sur une période nocturne d’au moins 6 heures (1).

  • Mesure et enregistrement de la saturation sanguine en oxygène par oxymétrie ;
  • Mesure et enregistrement du flux aérien naso buccal ;
  • Quantification des ronflements avec enregistrement des bruits respiratoires, et/ou détection des efforts respiratoires.

On y ajoute parfois l’enregistrement de la position corporelle.

La polygraphie respiratoire est prise en charge par la CNAM, qu’elle soit réalisée à domicile ou en hospitalisation de nuit. La Haute Autorité de Santé a présenté différents rapports d’évaluation pour optimiser sa pratique (2).

Quand réaliser un examen polygraphique ?

Cette est concentrée sur l’étude de la ventilation nocturne, la recherche des pauses inspiratoires (apnée), de la baisse de ventilation (hypopnée) et la baisse d’oxygénation des tissus (hypoxie).

C’est pourquoi ses indications sont principalement limitées à l’étude de l’apnée du sommeil :

  • En prévention, pour rechercher un SAHOS chez un sujet à risque ou dans une famille ayant déjà présenté des cas sévères ;
  • En diagnostic, pour confirmer une suspicion de SAHOS par exemple sur une somnolence diurne excessive (SDE) ;
  • En suivi de traitement, pour confirmer l’efficacité d’un traitement par exemple par OAM (orthèse d’avancée mandibulaire) ou PPC (pression positive continue).
    La prise en charge par l’assurance maladie CPAM sur le long-terme d’un dispositif de traitement médical du SAHOS exige d’en vérifier l’efficacité.

Comment se déroule une polygraphie ?

Cet examen (3) peut se réaliser selon les cas dans un centre du sommeil ou à domicile.

Il nécessite la mise en place de capteurs, effectuée par un professionnel en environ une trentaine de minutes.

Ces capteurs dépendent principalement des paramètres enregistrés mais comprennent habituellement :

  • Une ceinture thoracique avec un capteur enregistrant les mouvements respiratoires du thorax ;
  • Une ceinture abdominale avec un capteur enregistrant les mouvements respiratoires de l’abdomen ;
  • Un micro à la base du cou pour enregistrer les sons respiratoires et les ronflements ;
  • Un capteur de flux nasal avec double-embout narinaire pour enregistrer le flux d’air ;
  • Un oxymètre sur le bout du doigt pour enregistrer la saturation du sang en oxygène.

Un boîtier centralise toutes les données de la nuit, avec une analyse qui peut se faire de manière automatique ou semi-automatique.

Le spécialiste récupère ces données le lendemain matin, pour en effectuer l’interprétation et poser le diagnostic.

En milieu hospitalier, une caméra permet parfois de suivre le sommeil pour détecter des mouvements anormaux et en apprécier la nature.

Bibliographie:

  1. Launois, S., et M. Rey. « Place des différents enregistrements au cours du sommeil : résumé du rapport d’évaluation de l’HAS ». Médecine du Sommeil, vol. 10, no 1, janvier 2013, p. 6‑11. DOI.org (Crossref), https://doi.org/10.1016/j.msom.2013.01.001
  2. « Place et conditions de réalisation de la polysomnographie et de la polygraphie respiratoire dans les troubles du sommeil – Rapport d’évaluation ». Haute Autorité de Santé, https://www.has-sante.fr/jcms/c_1056842/fr/place-et-conditions-de-realisation-de-la-polysomnographie-et-de-la-polygraphie-respiratoire-dans-les-troubles-du-sommeil-rapport-d-evaluation. Consulté le 30 décembre 2022.
  3. Gaddar, W., et al. « Diagnostic du SAOS entre suspicion clinique, polygraphie et polysomnographie ». Revue des Maladies Respiratoires, vol. 34, janvier 2017, p. A278‑79. DOI.org (Crossref), https://doi.org/10.1016/j.rmr.2016.10.684.