Traitement médicamenteux de la narcolepsie
La narcolepsie ou maladie de Gélineau appartient au groupe des hypersomnies, des troubles du sommeil définis par un besoin impérieux de dormir, parfois plusieurs fois par jour. Son traitement suppose une prise en charge complète qui comprend des mesures hygiéniques, des conseils pour mieux dormir et si besoin une psychothérapie adjuvante.
Traitement de la narcolepsie de type II par des médicaments
La narcolepsie de type II est la moins fréquente des narcolepsies même si ces chiffres sont discutés. Elle se caractérise par une absence de crises de cataplexie et par des taux d’hypocrétine dans le liquide céphalo-rachidien normaux.
Le but principal du traitement est de lutter contre la somnolence diurne excessive, avec des produits choisis en fonction de leurs éventuels effets secondaires dans la journée (céphalées, nausées, vertiges…).
Les médicaments utilisés dans le traitement de la narcolepsie sont le pitolisant, le modafinil, le solriamfétol, l’oxybate de sodium et le méthylphénidate.
Traitement de la narcolepsie de type I par des médicaments
La narcolepsie de type I est la plus fréquente des narcolepsies : elle présente toujours dans sa forme typique des épisodes de cataplexie, mais leur intensité est extrêmement variable, les rendant même parfois inaperçus comme le rappelle le Protocole National de Diagnostic et de Soins (PNDS) Narcolepsie de type 1 et 2 publié en septembre 2021 par le Centre National de Référence des narcolepsies et Hypersomnies rares (1).
Lorsque les signes cliniques sont peu marqués (cataplexie, somnolence diurne excessive, hallucinations de part et d‘autre du sommeil, paralysies du sommeil…), le traitement par médicaments n’est pas nécessaire.
Dans les autres cas, il doit s’adapter aux symptômes rencontrés, en complément des médicaments portant sur l’architecture du sommeil.
Traitement de la somnolence diurne excessive
Il repose principalement sur des molécules dites éveillantes, et pouvant agir le jour de différentes façons sur le plan pharmacologique :
- psychostimulants: inhibiteurs de la recapture de la noradrénaline et de la dopamine (Solriamfétol), modafinil et methylphenidate.
- Antagonistes du récepteur d’histamine H3: Pitolisant
Le consensus médical recommande des stimulants de l’éveil en première intention (2):
- Modafinil
- Pitolisant
- Solriamfetol
- Oxybate de sodium (dépresseur du SNC)
Le choix du traitement de première intention dépend de la forme de la narcolepsie. À titre d’exemple, le Modafinil et le Solriaméfétol traitent la somnolence, le Pitolisant a une efficacité démontrée à la fois sur la somnolence ainsi que sur les crises de cataplexie.
Les tests de somnolence permettent alors de juger de l’efficacité clinique ou pas du traitement médical, tout en considérant les éventuels effets secondaires (céphalées, nausées, pertes d’appétit, irritabilité, troubles digestifs, insomnies…) pour établir une balance bénéfices/effets secondaires propre à chaque individu.
Des molécules comme les amphétamines, autrefois préconisées comme psychostimulant éveillant, sont aujourd’hui abandonnées, en raison de leurs nombreux effets secondaires.
Traitement de la cataplexie et des hallucinations hypnagogiques ( au moment de l’endormissement) et hypnopompiques ( au cours des premiers moments de l’éveil)
De manière générale, le traitement médicamenteux de la narcolepsie reste donc complexe, expliquant qu’il doit être pris en charge de manière rigoureuse et minutieuse par un spécialiste du sommeil.
L’important est de bien l’évaluer, pour si besoin ensuite le réévaluer.
Pour les narcolepsies avec cataplexie de l’adulte ou de l’adolescent, le pitolisant ainsi que l’oxybate de sodium peuvent être utilisés pour réduire les crises de cataplexies.
Bibliographie:
- Centre de référence des narcolepsies et hypersomnies rares | Hôpital Femme Mère Enfant * HCL. https://www.chu-lyon.fr/centre-de-reference-des-narcolepsies-et-hypersomnies-rares.
- Synthèse à destination du médecin traitant : Extraite du Protocole National de Diagnostic et de Soins (PNDS), Narcolepsie de type 1 et 2. (2021). Dans Centre de Référence des Narcolepsies et Hypersomnies Rares.