Diagnostic et test pour les troubles du sommeil | Info Somnolence

Diagnostic et tests troubles du sommeil

Les troubles du sommeil peuvent poser un réel problème diagnostic, car ils associent des données objectives comme la durée du sommeil, à des notions plus subjectives comme la qualité réparatrice du sommeil ou la somnolence.

Selon la symptomatologie présentée par le patient, différents tests peuvent donc être mis en place dans un but diagnostic. Aux côtés d’un interrogatoire et examen complets, il s’agit d’une étape indispensable pour la bonne prise en charge des troubles du sommeil.

Différents tests pour le diagnostic
Les troubles du sommeil

Selon la symptomatologie présentée par le patient, différents tests peuvent être mis en place dans un but diagnostic. Aux côtés d’un interrogatoire et examen complets, il s’agit d’une étape indispensable pour la bonne prise en charge des troubles du sommeil.

Examens de la somnolence

Différents examens complémentaires peuvent être utilisés:

Test d’Epworth

Le Score d’Epworth ou Epworth Somnolence Score ( ESS) est le test le plus utilisé pour l’évaluation de la somnolence et de la vigilance diurnes. Un auto-questionnaire permet d’estimer le risque de somnolence dans la vie quotidienne. Un score supérieur à 10 sur 24 au Test d’Epworth signe une hypersomnolence diurne et nécessite un accompagnement médical spécifique (1).

C’est ce qui peut motiver un patient à consulter, et ce qui permet à un professionnel du sommeil d’apprécier l’intensité des troubles et leur éventuel retentissement au quotidien.

TME/TILE, Test d’Osler

Le test de maintien d’éveil (TME), le test itératif de latence d’endormissement (TLE)  et le test d’Osler sont trois examens complémentaires basés sur des méthodes objectives, permettant d’aider au diagnostic de différents troubles du sommeil. Le TME est une alternative de choix pour l’évaluation de la vigilance chez les conducteurs professionnels. Le TILE peut être d’une aide précieuse pour le diagnostic du SAHOS dans certaines situations particulières.

Ces tests TME/Tile/Osler sont réalisés en laboratoire spécialisé : 

  • Mis au point en 1982 par Mitler, le Test de Maintien d’Éveil (2) mesure la capacité à rester éveillé dans des conditions de laboratoire propices à l’endormissement. On l’utilise soit pour évaluer la capacité d’un sujet à rester éveillé lorsque son hypovigilance peut constituer un facteur de risque personnel ou professionnel (test médico-légal), soit pour apprécier la réponse à un traitement chez les sujets hypersomnolents. Le test est réalisé sur 4 périodes séparées par 2 heures d’intervalle.
  • Le Test d’Osler (Oxford Sleep Resistance test) se rapproche du TME en demandant au sujet de répondre à une stimulation lumineuse toutes les 3 secondes. Le test s’arrête avant les 40 minutes si le sujet arrête de répondre sur 7 stimulations successives.La procédure est répétée 4 fois dans la journée avec un intervalle de 2 heures entre chaque session (3). Dans la pratique quotidienne, ce test reste peu utilisé.
  • Le Test Itératif de Latence d’Endormissement (TILE) mesure la moyenne des temps d’endormissement dans des conditions de laboratoire, en les comparant aux enregistrements électriques du cerveau durant la journée sur 5 périodes de 20 mn à intervalles de 2 heures. Il sert notamment pour diagnostiquer une narcolepsie (4).

Exploration des troubles du sommeil

Différentes explorations peuvent être réalisées:

Exploration de la narcolepsie: la polysomnographie

Si le diagnostic de la narcolepsie est essentiellement clinique, des examens complémentaires sont souvent nécessaires. Devant un patient qui présente des accès impérieux de somnolence diurne couplés à des relâchements brusques et inattendus du tonus musculaire, un enregistrement nocturne permet un diagnostic de certitude.  

La polysomnographie (5) est un examen complet du sommeil qui enregistre,le plus souvent  en hospitalisation de nuit, l’ensemble des paramètres nocturnes comme la respiration, l’oxygénation, les mouvements du corps (électromyogramme), ceux des yeux (électro oculogramme) et l’activité cérébrale (électroencéphalogramme).

C’est la méthode de choix pour diagnostiquer une narcolepsie, ou une apnée du sommeil si la polygraphie à domicile s’est avérée insuffisante.

Exploration de l’apnée du sommeil : la polygraphie

Le diagnostic du SAHOS doit être confirmé par un enregistrement nocturne qui permet de détecter et quantifier les épisodes d’apnées et d’hypopnées. 

La polygraphie ventilatoire (6) est un test simple, qui peut se faire à domicile pour apprécier une apnée du sommeil

L’appareillage léger comprend deux ceintures (thoracique et abdominale) pour enregistrer les mouvements respiratoires, plus un micro à la base du cou pour enregistrer les sons de la respiration et du ronflement, un oxymètre posé sur l’index pour enregistrer l’oxygénation du sang et une lunette nasale pour capter le flux d’air.

Examens et exploration des signes associés

On sait combien les troubles du sommeil sont souvent associés à des troubles psychologiques plus ou moins marqués, comme l’anxiété ou la dépression.

Il est possible de les explorer avec des outils spécifiques.

L’objectif est alors de proposer une prise en charge globale pour traiter la maladie et mieux vivre avec, évitant ainsi l’installation d’un cercle vicieux des troubles du sommeil.

Test de la fatigue (Pichot)

Auto-questionnaire organisé en 8 items, l’échelle de fatigue de Pichot (7) permet d’évaluer l’intensité de la fatigue ainsi que son impact sur la vie quotidienne de la personne. Un score total supérieur à 22 signe une fatigue excessive et doit orienter vers une consultation spécialisée. L’évaluation de la fatigue trouve naturellement sa place dans la prise en charge des troubles du sommeil.

Test de la dépression

Le dépistage de la dépression peut s’appuyer sur de nombreux questionnaires tels que l’échelle de dépression de Hamilton ou l’échelle HAD Hospital Anxiety & Depression (8). Il faut noter que des scores élevés à un test de la dépression doivent absolument orienter vers une consultation spécialisée en vue d’une prise en charge psychiatrique complète. Les troubles du sommeil et la dépression sont très souvent corrélés de manière significative.

Bibliographie:

  1. Gammoudi, Nouha, et al. « Valeur prédictive de l’échelle de somnolence d’Epworth au cours du syndrome d’apnées du sommeil ». Revue Neurologique, vol. 172, avril 2016, p. A147. DOI.org (Crossref), https://doi.org/10.1016/j.neurol.2016.01.350.
  2. Mitler MM, Gujavarty KS, Browman CP. Maintenance of wakefulness test: a polysomnographic technique for evaluation treatment efficacy in patients with excessive somnolence. Electroencephalography and clinical neurophysiology, 1982 Jun;53(6):658-61. 
  3. Mazza, S., et al. « The Oxford Sleep Resistance Test une mesure simplifiée de la somnolence diurne excessive ». Médecine du Sommeil, vol. 1, no 2, décembre 2004, p. 39‑42. ScienceDirect, https://doi.org/10.1016/S1769-4493(04)70176-4.
  4. Arnulf, I., et al. « Recommandations de la Société française de recherche et de médecine du sommeil (SFRMS) Procédure de réalisation des tests itératifs de vigilance ». Médecine du Sommeil, vol. 5, no 17, septembre 2008, p. 38‑41. DOI.org (Crossref), https://doi.org/10.1016/S1769-4493(08)70007-4.
  5. Société de pneumologie de langue française ; Société française d’anesthésie réanimation ; Société française de cardiologie ; Société française de médecine du travail ; Société française d’ORL ; Société de physiologie ; Société française de recherche et de médecine du sommeil. Recommandations pour la pratique clinique – SAHOS de l’adulte. Rev Mal Respir 2010
  6. Abdelghani, A., et al. « Évaluation d’un système de polygraphie ventilatoire dans le syndrome d’apnées du sommeil ». Revue des Maladies Respiratoires, vol. 24, no 3, mars 2007.
  7. Allaert, F. A., et al. « P244: Validation d’un questionnaire d’évaluation de la vitalité, le quotient de vitalité ». Nutrition Clinique et Métabolisme, vol. 28, décembre 2014.
  8. Untas, Aurélie, et al. « Anxiété et dépression en hémodialyse : validation de l’Hospital Anxiety and Depression Scale (HADS) ». Néphrologie & Thérapeutique, vol. 5, no 3, juin 2009, p. 193‑200. DOI.org (Crossref), https://doi.org/10.1016/j.nephro.2009.01.007.