Test d'epworth | Indications et Déroulement | Info Somnolence

Exploration de la somnolence : test d’Epworth

La somnolence diurne excessive ou SDE est un syndrome fréquent, rencontré dans de nombreux troubles du sommeil, les deux causes les plus fréquentes étant l’apnée du sommeil et les hypersomnies, plus rares.

Pourtant, c’est une notion purement subjective, qui peut varier grandement d’un individu à l’autre. Difficile de savoir alors si cette somnolence justifie ou pas une consultation médicale. Et c’est alors tout autant difficile pour un médecin non spécialiste du sommeil de savoir si cette somnolence est pathologique et nécessite d’autres examens. C’est dans cet esprit qu’a été développé le test d’Epworth, pour explorer de manière subjective un sentiment de somnolence.

Il est réalisable chez soi ou en salle d’attente en plus de l’interrogatoire du patient.

Le test d’Epworth : c’est quoi ?

L’échelle de somnolence d’Epworth (ESS pour Epworth Sleepiness Scale) ou test d’Epworth est un auto-questionnaire ayant pour but d’évaluer la somnolence subjective, c’est-à-dire la propension plus ou moins forte à s’endormir dans la journée dès lors qu’on n’est pas stimulé.

Cette exploration de la somnolence a un double but :

  • Valider la notion de somnolence, et la distinguer notamment de la notion de fatigue que certains patients tendent à confondre  ;
  • Scorer ce degré de somnolence, pour apprécier son caractère plus ou moins pathologique.

Ce test fut décrit pour la première fois en 1991 dans une publication de M.W Johns, de l’Hôpital d’Epworth à Melbourne en Australie (1) et il s’est depuis imposé comme une échelle de référence dans le monde entier.

Quand réaliser un test d’Epworth ?

Cet auto-test peut être réalisé à la demande d’un médecin, ou directement par un sujet qui pense souffrir de somnolence diurne anormale.

Il vise à objectiver sa somnolence et à voir si elle est excessive et pathologique.

L’échelle de somnolence d’Epworth peut ainsi se réaliser:

  • quand on veut confirmer une somnolence diurne excessive, pour la distinguer naturellement d’une simple fatigue ;
  • quand on veut quantifier sa somnolence et avoir une base concrète pour un médecin spécialiste du sommeil ;
  • quand on veut agir en prévention car on a dans son entourage des parents ou de la famille atteint d’apnée du sommeil, d’hypersomnie ou de parasomnie ;

quand on souhaite apprécier l’efficacité d’un traitement, que ce soit un traitement médical ou un traitement médicamenteux de la somnolence.

Comment se déroule un test d’Epworth ?

Ce test simple se présente sous forme d’un questionnaire, qui va évaluer votre propension à s’endormir dans des situations de la vie courante.

Pour chacun des 8 items, le patient donne de 0 à 3 points sur une échelle de Likert. Il effectue ensuite le total pour évaluer son score.

Quels sont les 8 items du test d’Epworth ?

Les chercheurs australiens ont défini 8 situations du quotidien, pour que chacun puisse s’y retrouver :

  • Être assis et lire ;
  • Être assis et regarder la télévision ;
  • Être assis et parler à un tiers ;
  • Être assis inactif dans un lieu public (réunion, cinéma,…) ;
  • Être assis au calme après un repas sans alcool ;
  • Avoir un repos occasionnel allongé l’après-midi ;
  • Être passager en voiture au moins une heure sans conduire ;
  • Être en voiture à l’arrêt temporaire dans la circulation.

Comment se fait la notation du test d’Epworth ?

Chaque situation est évaluée par le patient avec 4 points, selon une échelle de Likert, en répondant à cette question : quelle est la probabilité de s’assoupir, de somnoler ou de s’endormir ?

  • 0 si c’est exclu et qu’il n’y a aucune chance de somnoler.
  • 1 si ce n’est pas impossible et qu’il existe un petit risque de somnolence.
  • 2 si c’est probable et qu’il existe un risque moyen de somnoler.
  • 3 si c’est systématique et quasi-certain de somnoler.

Comment interpréter un test d’Epworth ?

Il faut faire le total, compris entre 0 et 24 :

  • Entre 0 et 7, le sommeil est considéré comme normal et suffisant.
  • Entre 8 et 10, le sommeil est de qualité moyenne et améliorable.
  • Entre 10 et 14, la somnolence diurne est excessive et probablement pathologique ; une exploration du sommeil est vivement conseillée, surtout face à des facteurs de risque d’apnée du sommeil.
  • Au-delà de 15, la somnolence diurne excessive est très importante et impose une recherche de la cause, même sans facteurs de risques.

Bibliographie:

  1. Johns, Murray W. « A New Method for Measuring Daytime Sleepiness: The Epworth Sleepiness Scale ». Sleep, vol. 14, no 6, novembre 1991, p. 540‑45. DOI.org (Crossref), https://doi.org/10.1093/sleep/14.6.540.