Risques associés aux troubles du sommeil | Info Somnolence

Risques associés aux troubles du sommeil

En fonction de leur sévérité, les troubles du sommeil peuvent se répercuter sur divers aspects de la vie. L’accumulation de mauvaises nuits de sommeil engendre fatigabilité et somnolence diurne, ce qui influe sur le fonctionnement quotidien des personnes atteintes.

Les troubles du sommeil sont susceptibles de provoquer des risques cardio-vasculaires et psychologiques.

Les risques associés
Aux troubles du sommeil

En fonction de leur sévérité, les troubles du sommeil peuvent se répercuter sur plusieurs aspects de la vie. L’accumulation de mauvaises nuits de sommeil engendre fatigabilité et somnolence diurne, ce qui influe sur le fonctionnement quotidien des personnes atteintes.

Risque cardio-vasculaire

Plusieurs mécanismes sont incriminés dans la corrélation entre les troubles du sommeil et les complications cardio-vasculaires. Le SAHOS fait partie des facteurs de risques pouvant être responsables de maladie coronarienne (1), hypertension artérielle ou encore accidents vasculaires cérébraux. Les différentes entités sont intriquées et il est indispensable de considérer une thérapeutique globale pour éviter l’alimentation d’un cercle vicieux sévère.

Pourquoi les troubles du sommeil augmentent le risque cardio-vasculaire ?

Si la corrélation entre sommeil et pathologies cardiovasculaires a été démontrée (2), tous les mécanismes ne sont pas encore pleinement identifiés.

  • Causes indirectes

Un mauvais sommeil conduit souvent dans la journée à des épisodes de somnolence diurne, qui poussent à une consommation accrue de substances psycho-actives ou psycho-stimulantes.

Certains de ces produits, notamment à haute dose, sont connus pour avoir un effet délétère sur le système cardio-vasculaire (3): c’est le cas du tabac, de l’alcool ou, à forte dose, de l’excès de caféine. 

D’autre part, un mauvais sommeil ou de l’insomnie augmentent les situations de stress : la libération de cortisol et de catécholamines, les hormones du stress, ont une incidence sur les maladies cardiaques (4).

Enfin, il a été prouvé que le mauvais sommeil est un facteur de risque de diabète,  celui-ci étant lui-même un facteur de risque connu pour le cœur et les vaisseaux (5).

  • Causes directes

D’autres pathologies, comme l’apnée du sommeil (SAHOS), ont prouvé un effet direct sur le cœur ou le cerveau. Il est lié notamment à une mauvaise oxygénation tissulaire liée aux épisodes d’apnée ou d’hypopnée, entraînant directement une souffrance tissulaire préjudiciable aux cellules cardiaques ou aux neurones.

Quels sont les principaux risques cardio-vasculaires dus à un mauvais sommeil ?

Une altération du sommeil est responsable d’une morbidité cardiovasculaire accrue (5) à travers son implication dans le développement et/ou l’aggravation de:

  • L’hypertension artérielle (HTA)
  • L’athérosclérose
  • Le risque d’accident vasculaire cérébral (AVC)
  • Les troubles du rythme et de la conduction
  • Le syndrome métabolique

Risque psychique

Un mauvais sommeil constitue aussi un risque psychique parfaitement identifié, avec toutefois un impact dans la vie quotidienne très variable d’un sujet à l’autre.

Les cas les plus légers se manifestent surtout par des troubles bénins de l’humeur, comme l’irritabilité.

C’est parfois source de problèmes dans la vie sociale, familiale ou affective.

Les cas les plus avancés peuvent être associés à des épisodes dépressifs, sachant que les troubles du sommeil peuvent être à la fois la cause et la conséquence, avec fréquemment des altérations du rythme circadien (6).

Risque lié à la somnolence

La somnolence diurne va amener une baisse de la vigilance, qui peut mettre en danger la vie de l’intéressé ou de l’entourage.

Impact sur la vie quotidienne et la qualité de vie

La chronicité des troubles du sommeil cause une instabilité de l’humeur qui se répercute sur les relations personnelles et professionnelles du patient. Par ailleurs, ces fluctuations d’humeur sont susceptibles de s’aggraver et évoluer vers des troubles psychiatriques plus sévères. La fatigabilité secondaire aux troubles du sommeil provoque également souffrance et irritabilité, ce qui influe sur la santé mentale.

Risque au volant

La somnolence secondaire à la dette de sommeil constitue un danger réel pour la sécurité routière. Fatigue intense et baisse de l’attention et de la vigilance peuvent être fatals au volant.Il faut savoir que certaines prises médicamenteuses sont également susceptibles de provoquer l’endormissement au volant, et doivent donc être signalées par le médecin prescripteur. 

Certaines professions à risque ont d’ailleurs introduit des tests de somnolence comme examen médico-légal, nécessaire pour être reconnu apte à l’exercice.

Risque métabolique

Les troubles du sommeil sont enfin connus pour accroître les troubles métaboliques, et tout particulièrement le métabolisme glucidique avec le diabète sucré et le métabolisme lipidique avec l’obésité (7).

Là où les choses se complexifient, c’est que le diabète sucré et l’obésité sont à leur tour des facteurs risques de l’apnée du sommeil (8), installant un vrai cercle vicieux où les troubles du sommeil finissent par favoriser et aggraver d’autres troubles du sommeil. Cela justifie encore plus l’importance médicale de les prendre en charge pour les traiter le mieux possible, dans une démarche complète et globale.

Bibliographie:

  1. Bouzerda, Abdelmajid. « Risque Cardiovasculaire et Syndrome d’apnées Obstructives Du Sommeil ». Pan African Medical Journal, vol. 29, 2018. DOI.org (Crossref), https://doi.org/10.11604/pamj.2018.29.47.11267.
  2.  Kerkhofs, M., et al. « Restriction de sommeil et risque cardiovasculaire ». Médecine du Sommeil, vol. 6, no 3, juillet 2009, p. 95‑98. DOI.org (Crossref), https://doi.org/10.1016/j.msom.2009.10.002
  3. Cardiovascular diseases (CVDs). https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/cardiovascular-diseases-(cvds). Consulté le 21 décembre 2022.
  4. Nabi, H. (2013). Place du stress dans le risque cardiovasculaire. European Psychiatry, 28(S2), 38-39. doi:10.1016/j.eurpsy.2013.09.097 
  5. Comorbidités métaboliques et cardiovasculaires associées aux troubles du sommeil. (2007). La Revue du praticien, Vol 57. https://www.sfrms-sommeil.org/wp-content/uploads/2012/10/comorbidite-CV.pdf
  6.  Franzen, Peter L., et Daniel J. Buysse. « Sleep Disturbances and Depression: Risk Relationships for Subsequent Depression and Therapeutic Implications ». Dialogues in Clinical Neuroscience, vol. 10, no 4, décembre 2008, p. 473‑81. DOI.org (Crossref), https://doi.org/10.31887/DCNS.2008.10.4/plfranzen. 
  7.  Viot-Blanc, V. « Durée de sommeil et métabolisme ». Revue des Maladies Respiratoires, vol. 32, no 10, décembre 2015, p. 1047‑58. DOI.org (Crossref), https://doi.org/10.1016/j.rmr.2015.07.003
  8.  « Apnée du sommeil ⋅ Inserm, La science pour la santé ». Inserm, https://www.inserm.fr/dossier/apnee-sommeil/. Consulté le 21 décembre 2022.