Test de la dépression et de l’anxiété | Info Somnolence

Exploration complémentaire des troubles du sommeil : test de la dépression et de l’anxiété

Les troubles du sommeil et les troubles anxio-dépressifs sont étroitement liés. Afin de déterminer les facteurs déclenchants, un certain nombre de tests peuvent être réalisés.

Le test de la dépression : c’est quoi ?

Anxiété et dépression sont des notions qui semblent très proches et qui sont parfois confondues.

Anxiété et dépression, quelle différence ?

  • L’anxiété (1) est une sensation de peur anormalement élevée,  éprouvée à l’égard de quelque chose ou de plusieurs choses à accomplir : c’est une amplification du stress, une réaction normale d’adaptation de l’organisme à une situation nouvelle.
  • La dépression (2) est une maladie caractérisée par l’accumulation de pensées négatives avec perte du plaisir, associant tristesse, désespoir, perte de motivation et disparition du plaisir.

Anxiété et dépression ont donc en commun d’être en partie des notions subjectives, expliquant d’ailleurs que la dépression a longtemps été niée comme maladie.

C’est ce qui donne l’intérêt aux mesures avec des échelles, pour objectiver ces troubles et les quantifier.

Les tests de la dépression

  • L’Échelle de dépression de Hamilton a été mise au point en 1960 par le psychiatre Max Hamilton, avec différentes versions et une révision en 1967 comme le rappelle une revue de FG Zitman et coll (3). C’est un outil plutôt réservé aux professionnels de santé, notamment pour évaluer l’efficacité d’un traitement, que ce soit un traitement médicamenteux ou comportemental.
  • L’Échelle HAD (Hospital Anxiety and Depression scale) est un instrument de dépistage développé en 1983 décrite dans un article de A.S Zigmond et R.P Snaith (4), réalisable chez soi, pour détecter des troubles anxieux et dépressifs. Elle permet d’identifier l’existence d’une symptomatologie sans en définir la cause, et d’en apprécier la sévérité. Elle fait la distinction anxiété et dépression.

Quand réaliser un test de la dépression HAD ?

Les causes pouvant amener à réaliser un test de dépression sont nombreuses, comme par exemple le sentiment d’une fatigue psychique chronique. 

Ce test est notamment à réaliser systématiquement chez toute personne souffrant de troubles du sommeil, particulièrement en cas d’insomnie.

Cela tient à deux raisons :

  • les états dépressifs débutants ont des manifestations cliniques souvent très légères, où l’on retrouve fréquemment l’insomnie. Il est donc important de savoir si une insomnie peut être un premier signe clinique d’une éventuelle dépression.
  • inversement, les troubles du sommeil favorisent à leur tour les états dépressifs, risquant de transformer une fatigue chronique ou une anxiété légère en des troubles plus graves, comme un état dépressif ou un burn-out.

Un auto-test de dépression permet donc de faire le point à un instant T.

Il ne renseigne pas sur les causes, car face à un état dépressif associé à des troubles du sommeil, il appartient ensuite au spécialiste de poursuivre les explorations cliniques pour savoir si c’est une cause, ou une conséquence.

Cela justifie en tout cas une consultation spécialisée.

Comment se déroule un test de la dépression HAD ?

L’échelle HAD est un instrument validé par le corps médical et les psychiatres, dans un but de dépistage des troubles anxieux et dépressifs. 

Le sujet doit répondre honnêtement à 14 items notés de 0 à 3.

Que comprend le test HAD ?

Le test se décompose en deux parties :

  • les 7 premières questions (partie A Anxiety) ont trait à la dimension anxieuse ;
  • les 7 autres questions (partie D Depression) ont trait à la dimension dépressive.

Dans certains tests, les questions A et les questions D sont alternées pour ne pas pré-induire de réponses.

Il faut se remémorer la semaine écoulée et répondre avec franchise.

Chaque partie détermine ainsi deux totaux, le total A et le total D, chacun étant compris entre 0 et 21 points.

Comment interpréter un test HAD de la dépression ?

Un score inférieur à 7 traduit une absence de symptômes.

Un score supérieur à 11 traduit une pathologie très probable (anxiété ou dépression), où une consultation est conseillée. Un score entre 8 et 11 ne permet pas de conclure.

Bibliographie:

  1. Belon, Jean-Paul. « L’anxiété et les troubles anxieux ». Actualités Pharmaceutiques, vol. 58, no 590, novembre 2019, p. 18‑22. DOI.org (Crossref), https://doi.org/10.1016/j.actpha.2019.09.005
  2. RAWAND-BRON, A, GILLABERT, Cédric François. Trouble dépressif à travers les âges en MPR : outils de dépistage, de diagnostic et de suivi. In: Revue médicale suisse, 2010, vol. 6, n° 264, p. 1826-1831. https://archive-ouverte.unige.ch/unige:86170 
  3.  Zitman, F. G., et al. « The Different Versions of the Hamilton Depression Rating Scale ». The Hamilton Scales, édité par Per Bech et Alec Coppen, Springer Berlin Heidelberg, 1990, p. 28‑34. DOI.org (Crossref), https://doi.org/10.1007/978-3-642-75373-2_4
  4. Zigmond, A. S., et R. P. Snaith. « The Hospital Anxiety and Depression Scale ». Acta Psychiatrica Scandinavica, vol. 67, no 6, juin 1983, p. 361‑70. DOI.org (Crossref), https://doi.org/10.1111/j.1600-0447.1983.tb09716.x.